La résiliation infra-annuelle à t’elle changé les habitudes du marché de l’assurance.

Depuis le 1er décembre 2020, le décret n° 2020-1438 du 24 novembre 2020, relatif au droit de résiliation sans frais de contrat de complémentaire santé est entré en vigueur.

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Bientôt un an après l’entrée en vigueur de la loi de résiliation infra-annuelle (RIA), faire un bilan semble bien difficile. Redouté par les compagnies d’assurance, tout comme la loi Hamon en son temps, mais espéré pas de nombreux jeunes courtiers ou start up de l’assurTech, il semble que le marché n’a pas connu le bouleversement attendu pour les contrats d’assurances collectives. Il a, en revanche, ouvert de nombreuses opportunités pour les contrats d’assurance individuel. Dans une année économique tendue par le conteste sanitaire, de nombreux acteurs de l’assurance ont redoublés d’effort pour conquérir des nouveaux clients et des parts de marchés.

Cependant les possibilités de recourir à la résiliation infra-annuelle n’ont vraisemblablement pas convaincu les chefs d’entreprise et les responsables des ressources humaines d’en profiter. La faute principale est dûe aux démarches qui incombent à l’employeur dans les entreprises de plus de 11 salariés et à la consultation obligatoire des instances du personnel (CSE) ; de nombreuses entreprises ne souhaitant pas bouleverser leurs calendriers et se lancer dans des démarches chronophages (consultation du CSE, notification aux salariées …).

 

Pour autant, la résiliation infra-annuelle semble avoir belle est bien bouleversé le marché de l’assurance individuelle. La RIA a permis un regain d’activité tout au long de l’année pour les courtiers et leurs équipes commerciales.

La possibilité de faire entrer en concurrence les différentes compagnies et contrats d’assurance, avec les contrats individuels en place des clients, a donné la possibilité de lisser l’activité commerciale tout au long de l’année.  Cela réduit d’autant la surcharge d’activité des cabinets en fin d’année.

Plusieurs startup, jeunes ou confirmés, de l’assurTech comme Alan, Hoggo ou encore Vasa ont eu la possibilité de démarcher plus facilement leurs clients, sans être confrontés aux obligations des dates d’échéances des contrats.

Les cabinets de courtage ont également profité de la RIA pour augmenter leurs prises de contact avec les clients et leurs proposer d’améliorer leurs garanties ainsi que leurs tarifs.

 

Déficit dû à la méconnaissance de la nouvelle loi.

 

Bien que la loi de résiliation infra-annuelle est été vécue comme un vrai bouleversement dans le grand monde de l’assurance, pour le moment la loi RIA et les possibilités qu’elle apporte sont encore très méconnues des clients. Peu de clients, entame et d’eux de mêmes les démarches pour changer d’assureur en cours d’année. Pour la plupart, ils découvrent cette possibilité lors d’un démarchage.

 

Le changement dans les relations clients à venir.

 

Pour de nombreux clients, la vision de leurs rapports avec leur mutuelle et prévoyance a changé avec le bouleversement de la crise sanitaire.

Les tarifs resteront bien évidement un facteur important pour les clients, mais la relation et la connaissance de leurs besoins par leurs assureurs ou leurs courtiers prennent plus de place. Un client dont les besoins n’auront pas été réactualisés, ou correctement couverts sera plus enclin à bénéficier de la résiliation infra-annuelle quand il se fait démarcher par une compagnie ou un cabinet concurrent.

 

Le risque pour les cabinets de courtages !

La RIA peut également représenter un risque plus important pour les cabinets de courtage et leurs de taux de résiliation. Sans un suivi, beaucoup plus précis et régulier de leurs clients, nous risquons de faire face ces prochaines années à des mouvements plus importants pour les cabinets de courtage.

L’impact de la loi de résiliation infra-annuelle pourrait même avoir des effets insoupçonnés pour les cabinets de courtage. La valeur des portefeuilles pourrait diminuer avec l’augmentation des taux de résiliation.

Il est donc encore bien trop tôt pour, ne serait-ce, qu’esquisser un bilan. Les hausses de tarifs prévue pour l’année 2022 et les nouveaux acteurs du marché de l’assurance, mais également la reprise ou non de l’économie et l’éventuelle récession vont jouer un rôle majeur pour les douze ou vingt-quatre prochains mois.

Les besoins d’adaptions commerciales dues à la résiliation infra-annuelle viendront redessiner également le mode de fonctionnement des cabinets, mais aussi les offres des assureurs.

L’activité des cabinets de courtage pourrait aussi fortement bouleverser le marché de l’assurance. Il semble donc nécessaire de préparer stratégiquement l’année 2022 pour les acteurs du monde de l’assurance, qu’ils soient agents généraux, start-up de l’assurTeck, assureurs ou encore courtiers.  

 
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